La pratique de la course à pied semble s’être développée de façon exponentielle depuis les débuts du jogging dans les années 60-70. Du « sport-santé » nous tendons de plus en plus vers des pratiques intensives mettant à mal nos organismes.
Le réel challenge d’un entraineur actuel ne réside t’il pas dans le fait de réussir à maintenir son athlète en bonne santé malgré les charges d’entrainement?
Il est essentiel de comprendre les mécanismes de notre métabolisme et de considérer notre pratique sportive comme étant un élément essentiel participant à notre état santé global. Lorsque l’on parle de santé, il s’agit d’un tout :
« un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité. « (définition de l’OMS)
La performance sportive n’est possible que dans un contexte d’état de santé optimal maintenu grâce à une faculté d’adaptation parfaite aux contraintes de l’entrainement.
Ces adaptations ne dépendent pas uniquement des charges d’entrainement.
De nombreux facteurs externes influent sur notre capacité à supporter celles-ci, à récupérer, à s’adapter… Notre patrimoine génétique, notre historique médical, émotionnel, notre environnement affectif, professionnel, géographique, notre alimentation au quotidien et à l’effort.
Tout est à considérer dans la prise en charge d’un athlète.
Comment notre activité agit sur nos résistances immunitaires?
Notre système immunitaire se situe pour 70% environ au sein de notre microbiote intestinal : ce dernier se compose d’une armée de bactéries, dont certaines ont pour mission de réagir aux envahisseurs externes (virus, microbes…) et internes (toxines crées par le stress, l’entrainement, mal bouffe, médicament…).
En plus de notre immunité, le couple microbiote + muqueuse intestinale contrôle l’assimilation de nos aliments, la production hormonale, la communication nerveuse avec le Système nerveux central.
Pour simplifier :
Les contractions musculaires, la douleur, nos états de bien-être ou de dépression, notre sommeil, notre régulation du poids, notre fonctionnement cardio-vasculaire… tout est géré au sein de l’intestin.
Que se passe t’il à l’effort?
Lorsque nous courons (ou autre exercice physique intense), l’afflux sanguin est diminué au niveau intestinal en faveur des muscles, de la peau. Plus l’effort dure, moins les organes nobles seront irrigués : le cerveau, le foie, les reins…
Une fois l’effort terminé, le sang retourne dans notre circulation. Mais il est chargé de toxines que nous avons produites à l’effort. Nos cellules subissent une attaque des radicaux libres, l’acidité du PH sanguin est augmentée. Ces changements osmotiques nuisent à l’équilibre de notre microbiote ainsi qu’à la santé de notre muqueuse intestinale.
En réaction, l’organisme met donc en place une réaction inflammatoire de défense. Cette inflammation, bénéfique et réparatrice à court terme, peut basculer sur une inflammation chronique et devenir néfaste à notre santé.
C’est alors que peuvent apparaitre des dysfonctionnements : tendinopathies, fragilité ostéo-articulaires, musculaires, cardiaques, difficultés à récupérer, sensibilité aux angines, et autre infections, contre performances, ras le bol… Voir article : https://bounceupmicronutrition.com/les-troubles-du-sportif/
A plus long terme encore, une dysbiose chronique de notre microbiote est la porte ouverte aux maladies plus graves : ostéoporose, anémie, œdèmes, infertilité, dépression, maladies auto-immunes…
Quelles solutions?
- Au quotidien:
S’alimenter ! se nourrir, se restaurer .
S’alimenter au quotidien, s’est restaurer ses fonctions vitales. Il est donc essentiel d’avoir une alimentation adaptée à ses besoins, suffisamment riche en macronutriments (glucides, protéines, lipides) et en micronutriments (vitamines, minéraux, acides gras essentiels).
Soigner son alimentation et son hydratation à l’effort
L’hydratation et l’alimentation de l’effort on un rôle fonctionnel autant qu’énergétique, et là est la réelle clé de la santé du sportif.
Pensez toujours à votre boisson de l’effort, à votre ration de récupération, à optimiser la réparation de ce qui a été dégradé pendant votre entrainement .
Soyez à l’écoute
Se libérer du temps pour soi.
Pratiquer d’autres activités que la course à pied.
Écouter ses envies, ses sensations.
Réagir au moindre signe! Bouton de fièvre, irritabilité, rhume…ce sont des signes que le métabolisme est en lutte, donc réagir avant qu’il ne soit trop tard!
Être souple avec sa plannif! savoir adapter , modifier en cas de « périodes difficiles » .
Choisir ses objectifs en adéquation avec ses moyens (vie perso, niveau…).
Notre organisme a une faculté énorme à s’adapter aux efforts que nous lui demandons. A condition de respecter son besoin homéostasie. Tous les systèmes ont besoins d’être nourris, hydratés, nettoyés. L’énergie, la santé et la vie ne peuvent exister que dans un milieu équilibré. Alors établissons cet équilibre en adaptant les bonnes pratiques.
Marie-Noëlle Bourgeois